Nos revendications
Alsace Réseau Neutre s'oppose aux dérives de la technologie et est engagées pour un numérique libérateur, soutenable et accessible. Ci-dessous, des informations plus précises sur les revendications de l'association.
Vivre libre
Si dans les années 90 et 2000, le numérique a révolutionné le partage de l'information et pouvait être vue comme l'espoir d'évolutions démocratiques, aujourd'hui, ce rève s'étiole. A la place, année après année, nous découvrons un numérique au service du capitalisme de surveillance. Ce dernier à l'affut, s'immisce dans nos pensées, contrôle nos corps et menace nos libertés individuelles et collectives.
Alsace Réseau Neutre oeuvre à contre-courant pour l'avènement d'un autre numérique capable de préserver nos libertés fondamentales. Pour y parvenir les mesures suivantes sont nécessaires.
- Stopper la collecte de données personnelles (hors formulaire validé)
- Refuser tout algorithme qui vise à induire un comportement chez une personne ou une population
- Interdire les systèmes de crédit social et autres systèmes de notations similaires
- Interdire la surveillance de masse
- Conserver des élections sans numérique
- Assurer la possibilité de falsifier nos identités
- Mettre en place un moratoire sur les armes autonomes
- Retirer les technologies d'espionnages par des proches (enfants, femmes, etc.)
- Promouvoir et protéger les communs numériques
- Décentraliser les outils et les données
- Démanteler les géants du net
- Passer du fordisme 2.0 au coopérative numérique
- Rester maitres et maitresses de nos outils
Créer des technologies soutenables
Sous sa forme actuelle, le numérique n'est pas une technologie soutenable sur le long terme que ce soit à cause de l'effet de serre produit1, de la pollution engendrée par l'extractivisme2 et de la mauvaise gestion des déchets3. Au contraire des technologies low-tech, les technologies high-tech, matérielles ou logicielles, nécessitent coopération mondiale4 qui n'est pas garanti dans un monde de plus en plus impacté par les effets du réchauffement climatique. La boulimie numérique est d'ailleurs responsable de nombreux conflits armés et de conditions de travail désastreuses voire notamment le scandale des minerais de sang.
Nous pensons que le numérique doit muter pour faire face à ces enjeux majeurs. Pour commencer, nous recommandons d'adopter les mesures de sobriétés ci-dessous.
- Lever la taxe Copie Privée sur les équipements reconditionnés
- Obliger les constructeurs à fournir des mises à jour et des pièces de rechange
- Taxer les équipements neufs pour financer la réparation des anciens
- Interdire la vente d'équipements neufs avec batteries non amovibles
- Interdire la vente d'équipements neufs ne permettant pas l'installation d'autres systèmes d'exploitation
- Normaliser des composants modulaires et ouverts
- Contrôler la durabilité des équipements numériques
- Favoriser les produits sans high tech
- Refuser l'équipement des pré-ados en produits numériques personnels
- Interdire les blockchains énergivores
- Réévaluer nos exigences sur la disponibilités des services
- Visibiliser la matérialité du numérique et parler de numérisation plutôt que de dématérialisation
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Le modèle de 2021 du Shift Project évalue que le numérique en 2022 sera responsable de 3 à 4,5% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. ↩
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D'après Françoise Berthoud https://tube.piweb.be/w/3fb56d1e-dc15-43d3-98a7-a359694f746a ↩
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En France, en 2019, 52% des DEEE ménagers sont collectés par des éco-organismes agréés (source: ADEME - Equipements électriques & électroniques Données 2019). Ceci n'implique pas que 48% des DEEE ménagers sont mal réemployés, recyclés ou valorisés, mais on sait aussi que certains finissent dans des décharges illégales par exemple la ville décharge d'Agbogbloshie au Ghana (source: documentaire Welcome to sodom) ↩
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que ce soit pour créer les équipements matériels ou maintenir les logiciels ↩
Rendre le numérique accessible et optionnel
Si le numérique est dévenu incontournable en France, pour autant tout le monde ne peux pas y accéder. Que ce soit du fait d'interfaces inadaptées aux situation de handicap, d'exclusions culturelles ou financiaires, de problèmes de connectivités ou encore du fait du manque de pratique numérique. Ces politiques « tout numérique » génèrent et agravent, de facto, des discriminations intolérables.
Nous pensons qu'il faut inverser la tendance et proposons les mesures ci-dessous pour y parvenir.
- Inclure des modules sur l'accessibilité dans toutes les formations du numérique
- Mettre en place une formation courte obligatoire pour les professionnels du web
- Rendre obligatoire l'accessibilité pour les nouveaux siteweb et logiciels
- Augmenter les sanctions en cas de défaut de mise en conformité (cf IV art 47 Loi n° 2005-102 du 11 février 2005)
- Subventionner la mise en conformité des briques logicielles libres ou opensource utilisées majoritairement
- Forcer les moteurs de recherche à pénaliser dans leurs classements les sites non-accessibles
- Abolir les comportements oppressifs dans la tech
- Reconstruire dans la culture numérique des représentations différentes des identités blanches, valides et cis-masculines
- Adopter des mesures pour atteindre une égalité de résultat en formation et au travail (double quotas, encadrer les rémunérations, etc.)
- Interdire l'usage d'IA susceptibles de développer des biais discriminants
- Financer le raccordement des zones peu denses grâce aux zones denses plus rentables
- Pour les foyer vraiment isolés, envisager des solutions THD par antennes wifi longue portée pour accélérer l'accès à une connexion de qualité
- Encadrer le raccordement fibre optique pour rendre le réseau plus fiable
- Créer un droit de ne pas utiliser le numérique
- Remettre en place des guichets (en plus des sites internet) pour permettre une alternative à celleux qui n'en ont pas
- Appliquer des rémunérations descentes pour l'accompagnement numérique des publics
- Offrir l'équipement numérique aux personnes en situation de précarité (a minima tant que le numérique est incontournable)
- Interdire la réponse "Le logiciel ne sait pas gérer votre situation" comme explication aux refus d'accéder à un droit